Après avoir atterri à Las Vegas, récupéré notre voiture de location et passé notre première journée au Mount Charleston, situé sur les hauteurs de La Vegas, nous permettant ainsi de trouver un peu de fraîcheur, nous décidons de commencer ce voyage aux États-Unis par le nord de l’Utah. En effet, autour de Salt Lake City, sont situés quelques sites d’altitude qui sont bien adapté pour l’été. Le plus connu est surement Maple Canyon.
1. Maple Canyon
Après 6 heures de route, nous arrivons à Maple Canyon. Nous prenons la dernière place de camping libre et nous installons notre tente avant d’aller grimper à Orangoutan wall, un secteur avec des voies verticales et longues dans les niveaux 5.9 et 5.10.
Les voies sont inspirantes et ont un côté ludique. Dans cet amas de conglomérat, il est dur de trouver les bonnes prises. Celles ci se présentent soit sous la forme de galets positifs, soit de trous (que les galets ont laissé après être tombés) ou encore des galets cassés. Ils sont de toutes tailles et de toutes couleurs. On doit s’habituer aux préhensions. Et ça pompe.
Le secteur qui fait la réputation de Maple Canyon est Pipe Dream, une énorme grotte. Les voies s’emmêlent et s’entre mêlent, rendant la lecture compliquée sans l’aide de quelqu’un qui connait. La grotte a d’ailleurs ces habitués qui enchaînent les mouvements les uns après les autres, tout comme les coincements de genoux. Le niveau des voies dans ce secteur étant un peu dur pour nous, nous lui avons préféré les secteurs Minimum, Damascus South ou encore Pipe Line (pour des voies moins longues), où nous avons plus souvent grimper. Sans être une grotte, les voies de ces secteurs sont déversantes et athlétiques. Nous avons particulièrement aimé « Honey Bucket » 12a et « Chia Pet » 12b au secteur Pipe Line, « Zoaster Toaster » 11d et « 49 » 12a, au secteur Minimum et « Spawn of Provo » 11d et « Dr Goodkind » 12a, au secteur Damascus.
Le style emblématique de Maple Canyon, avec de longues voies de résistance déversantes sur bonnes prises ne se retrouvent pas seulement dans les secteurs Minimum ou Damascus South, mais aussi à Cragganmore et Windshield Wiper Wall. Nous avons moins grimpé sur ces deux derniers secteurs, mais on y trouve aussi de belles voies dans le 5.12.
Nous avons explorés pas mal de secteurs pour faire des voies d’échauffement, ce qui nous a permis d’avoir une impression générale du site. Les voies au secteur Bridge Area dans le 5.10 et 5.11 sont classes et l’ambiance derrière les arbres, à coté d’une petite rivière est sympa malgré la proximité de la route. Les secteurs Shady Lane et Zen Garden offrent des jolies voies, plutôt techniques, dans les niveaux 5.9 à 5.11. « 245 North » 10b, au secteur Shady Lane est le coup de cœur de Michel pour ce niveau.
Pour changer, il existe plusieurs grandes voies faciles a Maple Canyon. On nous a recommandé les trois longueurs de « Tachycardia », 5.7. Cela nous a fait une belle sortie pour une soirée.
Avec plus de temps, nous aurions surement essayé encore des voies au secteur Box Canyon. Celui-ci possède de longues lignes souvent à l’ombre. Nous aurions aussi été voir le secteur The Compound, une autre grotte, plus petite que Pipe Dream mais aussi avec une très bonne réputation.
Au départ ont s’est dit qu’on pourrait rester un moment à Maple Canyon pour essayer des projets, comme ce jeune couple que nous avons rencontré qui est venu consacrer 3 mois à travailler (et enchaîner) des projets dans la grotte de Pipe Dream.
Après avoir enchaîné quelques projets vite (« Chia Pet », 12b pour Estelle et « Orgasmo », 12c pour Michel), nous avons voulu essayer des voies plus dures. Michel a trouvé « Loser », un 13a, assez bloc mais beau, situé au secteur Box Canyon. Même s’il a trouvé tous les pas, après 7 jours de grimpe, une fatigue générale se fait sentir. Nous n’arrivons même plus à enchaîner les 12a. Il nous aurait fallu pratiquement deux jours de repos pour nous sentir mieux. Comme il n’y a pas beaucoup à faire autour de Maple Canyon, nous avons décidé alors de partir un peu plus tôt que nous voulions au départ et de nous rapprocher de Salt Lake City.
Décidément, consacrer du temps sur un site et sur une voie pour travailler un projet dur, on y arrive pas vraiment. Peut être en suisse mais en voyage, il y a toujours un nouveau site qui nous appelle et l’envie de découverte est plus forte que tout.
2. Ruth Lake
C’est un local de Salt Lake City, rencontré à Maple Canyon, qui nous a parlé de Ruth Lake. Cette région où l’on trouve des falaises de quartzite, située à 3000 mètres d’altitude, est une bonne option pour l’été. Elle se trouve à l’est de Salt Lake City, dans les Uinta Mountains. Le cadre est magnifique avec ses nombreux lacs, ces montagnes, ces plaines fleuries et ces vastes forets.
Nous avons grimpé une journée au secteur Good Medecine. On y trouve quelques perles avec une escalade sur réglettes. Une bonne retrouvaille après avoir passé plusieurs jours sur le conglomérat de Maple Canyon.
Une autre journée, nous sommes allés faire le Hayden Peak. La randonnée est sauvage, le chemin n’est pas indiqué (quelques cairns de temps en temps) et il faut parfois utiliser les mains pour franchir des barres rocheuses. Tout cela a rendu la randonnée meilleure que l’on pensait. Et le sommet a 3804 mètres d’altitude offre un beau panorama sur la région et ses lacs.
Les campings autour de Mirror Lake Area (le lac le plus grand) sont plutôt cher mais si on redescend la route en direction de Salt Lake City, on peut trouver des places de camping sauvage (dispersed camping) magnifiques sous les arbres et à côté d’une rivière. Nous avons pu prendre un bain et nettoyer nos habits. Le soir, nous avons vu une biche traverser la rivière (mais pas encore d’ours).
3. Little Cottonwood Canyon
Proche de la ville de Salt Lake City, se trouvent 3 canyons qui, du nord au sud, s’appellent Big Cottonwood Canyon, Little Cottonwood Canyon et American Fork Canyon. Ces trois canyons ont la particularité d’avoir un rocher différent : celui de Big Cottonwood Canyon est du quartzite, celui de Little Cottonwood Canyon du granite et celui de American Fork Canyon est calcaire. Nous avons grimpé dans les 2 derniers.
A Little Cottonwood Canyon nous avons fait une grande voie classique Pentapitch (5.8), facile mais très belle. Elle est en trad avec des relais équipés. 5 longueurs avec possibilité d’en combiner. On y trouve des failles, des fissures et des dalles avec des relais spités et confortables.

Le soir nous avons directement été à American Fork Canyon pour camper car il y a des possibilités de camping sauvage. Le climat y est frais pendant la nuit et donc il y est beaucoup plus agréable d’y dormir en comparaison à Salt Lake City. Nous y avons croisé quelques chiens de prairies et quelques écureuils qui s’approchent facilement si l’on se tient immobile un moment.
4. American Fork Canyon
American Fork Canyon est un site de voies sportives en calcaire. A 2 minutes de la route, le secteur Membrane est assez fréquenté et certaines voies sont patinées. Un deuxième secteur se trouve 15 minutes plus haut (Upper membrane, pas sur mountain project). On y trouve pas mal de voies dans le 5.12. Si l’escalade est sympa pour un jour, ce qui nous a surtout plu, c’est de tomber nez à nez avec deux femelles mouflons et leur petit.
Pour conclure, il y a de quoi faire en grimpe autour de Salt Lake City pour l’été. Pour les voies sportives, Maple Canyon est le site majeur du coin pour le nombre de voie et le style très athlétique. En plus, ce conglomérat est assez unique pour les Etats-Unis. Comme nous avions encore quelques jours avant de partir dans le Wyoming, nous avons fait un peu « d’escalade-tourisme » dans les Uinta Mountains entre Ruth Lake et les Canyons de Salt Lake City. Nous n’y avons eu qu’un petit aperçu, il y aurait encore beaucoup à découvrir.
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